Quelle utilisation par les journalistes des illustrations sonores en période électorale ?
Crédit photo : Sonorisation Laurentides
En période électorale, la tentation est grande de faire des interviews sensationnalistes. Les réflexions suivantes mettent en garde les journalistes contre de telles pratiques.
Pour éviter le piège de la doublure ou de la redondance, il importe que tout professionnel de l’information en situation de couverture de l’actualité électorale se donne le temps de réfléchir à un ensemble de questions fondamentales. La manière dont une information est présentée peut créer, chez l’auditeur, le téléspectateur ou l'internaute, une impression totalement différente selon l’angle de captation et les éléments retenus au montage.
Par conséquent, cet équilibre tant recherché dans le traitement des illustrations sonores passe forcément par la définition d’un cadre normatif, une sorte de code de bonne conduite professionnelle du journaliste en période électorale dont nous esquissons ici quelques principes fondamentaux. En voici quelques pistes :
- Se demander, quand on utilise une illustration sonore, si l’information traitée perdrait de son exactitude ou de sa fiabilité sans elle ;
- Est-ce que les extraits sonores choisis reflètent le plus fidèlement possible le sujet que l’on est en train de traiter ;
- Est-ce que les extraits sonores choisis dans le contexte politique du moment et selon l’angle de traitement retenu ne comportent pas éventuellement des risques d’équivoque susceptibles d’ouvrir la porte à toutes sortes d’interprétations ?
- Est-ce que les portions de phrases retenues au montage et telles qu’elles ont été agencées ne comportent pas des incohérences et n’induisent pas des variations de sens de nature à travestir la pensée de son auteur ?
- Est-ce que certains extraits sonores significatifs d’un discours de campagne électorale censurés, volontairement ou non, ne desserviront pas les intérêts d’un homme politique ?
- Est-ce que les effets d’insistance sur certains extraits sonores insipides ou orduriers d’un discours de campagne électorale, montés en épingle volontairement ou non, ne nuiront pas à l’image d’un homme politique ?
Selon Audio TSL, toutes ces questions montrent bien que nous sommes à la frontière du professionnalisme et de l’éthique. Question d’ordre éthique aussi, évidemment. Et pour la bonne raison que l’éthique est à considérer ici comme une notion très voisine de l’équilibre. Et en fait justement d’équilibre, c’est bien le maître-mot en matière de traitement des illustrations sonores en période électorale. C’est souvent à ce carrefour que l’on attend le journaliste et gare à lui s’il prête flanc à la partialité.